« Apprendre à décider »
J’expliquais dans l’épisode 3 qu’une bonne décision est d’abord celle qui est prise au bon moment. Mais ce n’est pas suffisant : lors d’une crise, le leader est d’abord confronté à la difficulté de la perception et de la compréhension de la situation à laquelle il fait face. Ses décisions successives doivent ainsi résulter d’une analyse portée par un niveau d’information fiable, mais pas forcément maximal.
Chercher à extraire parmi les informations disponibles l’information nécessaire pour décider….
Qu’il travaille seul ou accompagné d’une équipe d’appui, le leader, décideur en dernier ressort, est confronté à un afflux d’informations (au pluriel) d’environnement qui convergent vers lui. Il est impératif d’en faire le tri pour en tirer l’information (au singulier) qui lui est utile pour prendre une décision.
… mais être capable de se contenter du minimum, en contrebalançant un déficit d’information par un niveau de certitude adéquat …
Beaucoup de leaders, surtout au début, ont tendance à chercher à obtenir un niveau maximal d’information, en particulier dans l’urgence, pour se rassurer et ne décider qu’à coup sûr. Or c‘est impossible, notamment à cause du facteur temps, qui, en général, joue contre lui : chercher à atteindre un niveau de certitude confortable fait courir le risque de perdre du temps et de décider trop tard.
… ce qui permet d’engager une décision d’un niveau moindre, mais au bon moment.
Or dans la bataille du rythme (cf. épisode 3), pour garder au mieux la main sur le déroulement de l’action, il reste souvent préférable d’engager sans attendre sa décision, fondée non pas sur l’ information nécessaire qu’on cherche à obtenir, mais sur une information de portée plus faible, utile et immédiatement disponible.
Son analyse présente la plus-value suffisante pour engager non pas l‘action idéale, mais une action aménagée, d’un niveau inférieur à ce qu’on aurait voulu, qui permet malgré tout d’avancer vers le but qu’on cherche à atteindre, avec un niveau de certitude suffisant.
On décide ainsi par petites touches successives, mais on reste dans le rythme. On voit moins loin, mais on voit suffisamment, et on continue d’avancer, par petits pas successifs. Quand on travaille avec une équipe, cette manière de décider présente en outre pour le leader l’avantage d’être plus vite et plus facilement compris, car ses décisions sont plus simples, et donc plus aisées à exprimer, même si elles sont plus nombreuses et de portée inférieure à ce qu’il aurait voulu pour atteindre son objectif.
Conclusion.