Quand il s’agit, pour un leader, de faire autorité sur sa mission, son équipe ou sur sa hiérarchie, il existe cinq postures à connaitre et à mettre en œuvre : les postures relationnelle, émotionnelle, de confiance, d’autorité et de crise. Si, au sens propre, le terme de posture indique une forme de corps et un positionnement physique, au sens figuré, une posture est une forme d’esprit, une attitude particulière que nous choisissons d’avoir. Assoir son autorité de leader est donc un choix, une décision.
Pour montrer à l’autre que nous sommes dans la compréhension de son émotion et que nous l’écoutons réellement, le psychologue Carl Rogers a développé l’Écoute Active. C’est une méthode de communication qui consiste à utiliser, entre autres, le questionnement et la reformulation afin de s’assurer que l’on a compris le message de l’autre et de le lui démontrer. Voilà les trois techniques les plus importantes :
– La paraphrase : reprendre les mots de notre interlocuteur, avec un ton indiquant que nous sollicitons une confirmation de sa part. Lui : « Je ne ferai jamais rien de bien. » Nous : « Vous ne faites jamais rien de bien ? »
– La reformulation : reprendre les idées de notre interlocuteur en les reformulant avec nos propres mots. C’est un pas de plus pour exprimer que nous avons bien compris ce qu’il a dit. Lui : « Je suis complètement découragé et je n’en peux plus. » Nous : « Vous vous sentez à bout, c’est ça ? »
– La verbalisation des émotions : c’est le fait de reconnaître l’émotion en la verbalisant. C’est ce qui vient appuyer l’empathie de notre discours. Nous : « Dans ce que vous me dites, je peux voir qu’il y a beaucoup de tristesse. »
Les émotions sont les réponses de notre organisme à une perception, positive ou négative. Elles sont généralement liées à la satisfaction d’un besoin, d’une attente, ou à la frustration d’un désir ou d’une valeur. L’émotion est un message que notre organisme nous envoie pour nous informer que la situation dans laquelle nous sommes attend une réaction spécifique.
On ne peut pas éliminer nos émotions, alors autant accepter que nos sept émotions primaires soient légitimes et même qu’elles nous rendent plus efficaces.
– La peur : elle nous alerte d’un danger immédiat, ce qui nous permet de réagir et de nous adapter en conséquence.
– La colère : elle indique la frustration d’une attente, d’un besoin, d’une valeur. Elle signale qu’il se passe quelque chose de grave et elle indique aux autres qu’ils devraient modifier leur comportement.
– La joie : elle est la satisfaction d’une attente, d’un besoin, d’une valeur. La joie est primordiale pour l’ego et la confiance en soi.
– La surprise : réaction à quelque chose d’inattendu, elle est très courte et débouche ensuite sur une autre émotion. Elle est un sas entre la situation surprenante et la réaction adaptée.
– La tristesse : elle sert à « faire le deuil » et accepter une perte ou une déception importante. Sans elle, on ne pourrait pas accepter et surpasser les moments douloureux de la vie.
– Le dégoût : il permet de se protéger de stimulus sensoriels désagréables et nous empêche de nous empoisonner (au sens propre comme au figuré).
– Le mépris : il se manifeste face à quelqu’un que nous n’apprécions pas, pour lui indiquer qu’il doit modifier son comportement ou expliquer ses actions s’il veut changer la perception que l’on a de lui.
L’ego souffre d’une forte connotation péjorative, simplement parce que le terme est parfois mal utilisé. On entend plus souvent « il a un gros ego » plutôt que « il a un bon ego ». Mais avoir un gros ego, est-ce un problème ? Si l’ego est la représentation de soi et le désir d’exister, sans ego, nous n’existons pas. Et sans existence, pas d’action sur le monde possible, pas de sentiment que nous pouvons influer sur notre environnement. C’est dans ce sens que je le vois comme un facteur important de notre performance.
Pour bien équilibrer notre ego, nous devons aussi avoir une humilité juste. La notion d’humilité est finalement assez proche de la notion d’ego. Nous avons parfois tendance à les opposer, à considérer que les gens qui ont un ego fort ne sont pas humbles, ou que les gens qui sont humbles n’ont pas d’ego. Or, l’humilité est un régulateur de confiance, pour une confiance raisonnée et bien équilibrée.
La philosophe Hannah Arendt, qui définit l’autorité comme la capacité d’obtenir l’obéissance sans recourir à la contrainte par la force ou à la persuasion, met l’accent sur « l’augmentation » apportée à une personne par l’autorité qu’elle incarne.
Ce sont nos opérateurs qui font de nous un leader, parce qu’ils nous reconnaissent comme légitime. Ce sont eux qui nous donnent nos quatre pouvoirs.